Sikhs du Punjab : mélange, tolérance et esthétique

Mon amour pour les turbans et autres couvre-chefs mystiques m'a transporté à 40 heures de train de ma petite ville tranquille, jusqu'au Punjab. Cette région du nord ouest de l'Inde, qui partage une frontière avec le Pakistan, accueille 80% des disciples du sikhisme, une religion aux diverses influences, créée par Gurû Nanak.

C'est au XVe siècle que ce jeune hindou fonde le sikhisme. Débordant de spiritualité et profondément influencé par l'islam et la mystique soufie, il se désespère toutefois des messages de haine véhiculés entre les différentes religions. Il est aussi fermement opposé au système de castes, établi par l'hindouisme. Le sikhisme s'appuie sur un message de tolérance et de dévotion à un dieu suprême et unique. Les membres de la communauté ne sont ni hindous, ni musulmans, ce sont des Sikh, littéralement, "disciple". A l'instar des hindous, les sikhs croient en l'illusion du monde (la mâyâ), ainsi qu'au karma et au samsara, ce cycle des réincarnations que l'on doit briser par le renoncement au vice et à la réalisation du Soi. A la différence des religions qui l'ont influencée, la doctrine du sikhisme, elle, montre que la réalisation se fait dans ce monde, par ses actes propres. Le fatalisme n'a pas sa place.

Amristar, coeur spirituel du sikhisme

La philosophie sikh est intensément optimiste et égalitaire. C'est assurément ce qui m'a conduit à Amristar, le coeur de cette communauté. La petite ville n'a pas vraiment de charme mais on y trouve le temple le plus sacré des sikhs, le sacro-saint Harmandir Sahib. Doré à l'or fin, le Golden Temple, comme on l'appelle aussi, triomphe au milieu de son bassin, l'Amrit Sarovar ( "Bassin au Nectar").
Les musées, magasins, gurdwaras (lieux de culte sikh) et cantines qui l'entourent, font de ce lieu sacré un véritable espace de vie. Toutes les âmes y sont conviées, comme le veut la tolérance sikh, à condition de se soumettre au protocole d'entrée.

Avant d'y pénétrer, il est impératif de se laver les mains, de se déchausser et de purifier ses pieds dans un bassin. A la vue du temple, les disciples se prosternent. La tête doit être couverte, pour les femmes comme pour les hommes. Les sikhs sont effectivement reconnaissables à leur joli turban, le Dastar. Le tissu, pouvant mesurer jusqu'à 7 mètres de long, est destiné à couvrir les cheveux, ce don de Dieu, qu'ils n'ont pas le droit de couper.

A toute heure de la journée, l'ambiance est saisissante et les sikhs sont d'une gentillesse à toute épreuve. La tolérance prônée par leur religion se sent dans leur façon d'être et de nous aborder. Ils content avec amour cette foi qui les anime. La bienveillance se lit dans leur regard et nous met à l'aise.

Soudain la prière commence, mon esprit flotte au-dessus du nectar, survole ça et là le dôme tout d'or vêtu puis plonge dans l'eau sacrée, accroché à la chevelure d'un disciple. Une fois remonté à la surface, il s'étend et se laisse porter par le chant des prières, caressant l'air de cette pieuse journée.




















Lou

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